Ceci est un sujet primordial pour tous les jeunes parents… ainsi que leurs proches.

« Bébé fait ses nuits ? « , « Quoi, il dort encore dans votre chambre ? »… Bref, beaucoup se mêlent de cette question, apportant ses expériences, conseils etc. Mais honnêtement, cela peut être très anxiogène tant pour les parents que, par répercussion, sur bébé.

Et puis, il ne faut pas oublier que faire les nuits pour un bébé, ce n’est pas la même chose que pour un adulte. Un bébé fera ses nuits dès qu’il commencera à dormir 5-6 heures sans interruptions (et il faut qu’il ait atteint un certain poids – au moins 5 kg – pour commencer à y arriver). Pour les nuits de 12h non stop, il faudra généralement attendre encore un petit peu.

Et là encore, cela va dépendre des bébés. Il y en a qui dormiront sans problème, longtemps, et il y a également des plus petits dormeurs qui auront davantage besoin d’être rassurés pour s’endormir, et qui auront besoin de présence la nuit.

Tous les conseils ne sont pas bons à prendre

En tant que jeunes parents, beaucoup de proches essaieront de vous transmettre leur expérience avec leurs enfants en vous conseillant de faire ci ou ça. Honnêtement, c’est très gentil à eux de leur part, mais pas forcément nécessaire.

En tant que jeunes parents, on a aussi envie de se faire confiance, de suivre ses intuitions, donc n’hésitez pas à ne pas suivre tous les conseils qu’on vous prodigue.

Déjà, chaque bébé est différent, et ensuite, les temps ont changé…

Par exemple, les méthodes d’apprentissage du sommeil par le laisser pleurer sont désormais très décriées et à juste titre. Laisser pleurer un enfant 5 / 10 puis 15 minutes, c’est très dur, notamment chez un tout-petit qui a au contraire besoin de la présence réconfortante de ses parents. Cela ne veut pas dire qu’il faut accourir au premier bruit, sachant que les bébés s’agitent en cherchant le sommeil, mais les laisser pleurer peut être dommageable pour leur sécurité affective, surtout lorsqu’ils sont très jeunes.

Bref, ne suivez pas tout ce qu’on vous dit, faites vous confiance, ainsi qu’à votre bébé.

Une fatigue inévitable

Tout d’abord, pas de prise de tête, un bébé n’est au début pas formaté au rythme circadien (c’est-à-dire nos cycles de 24h, avec jour et nuit), et va dormir quand il en ressent le besoin.
C’est une période difficile pour les parents, soyons honnêtes, car extrêmement fatigante. Et cette fatigue se poursuit les mois qui suivent…

Le mieux est vraiment de se caler soi-même sur le rythme de son bébé, en essayant de se reposer en même temps que lui. C’est parfois plus facile à dire qu’à faire, mais c’est important de pouvoir se ménager au moins une grande sieste par jour, sinon c’est très difficilement tenable, tant physiquement que moralement. Même si on est la maman la plus heureuse du monde, la privation de sommeil est très compliquée à vivre, et on n’est jamais totalement préparé à cela.

Il ne faut pas hésiter à se faire aider, si l’on sent que l’on est à fleur de peau : demander de l’aide à son conjoint, qui peut prendre le relais avec bébé, à sa maman, à une amie. Bref, ne pas rester seule lorsqu’on sent qu’on a du mal à tout gérer. C’est humain. Mais le principal est de le reconnaître et de se faire accompagner pour mieux s’occuper de bébé, tout en se préservant un peu.

Aider bébé à différencier le jour et la nuit

Pour l’aider à se repérer progressivement dans le temps, et l’aider à distinguer le jour et la nuit, ce peut être bien de garder les lumières allumées en journée, et ne pas hésiter à faire un peu de bruit. Il ne faut pas hésiter à le promener pour qu’il prenne l’air, à lui lire des petites histoires, afin qu’il comprenne que les temps actifs et d’interactions sont en journée.

Et au contraire, le soir, commencer à parler plus bas, fermer les volets et éteindre les lumières, créer une atmosphère douce pour le préparer au coucher et à la nuit.

Cela va l’aider progressivement à comprendre qu’en journée, il y a plus d’animation, et que la nuit, on doit se repose.

Mon bébé a rapidement compris les rythmes de jour et nuit, et vers ses 2 mois, il a commencé à mieux dormir la nuit, même si les nuits restaient entrecoupées de plusieurs réveils pour les tétées. Cependant, il se rendormait de plus en plus rapidement.

Faire l’impasse sur les couches nocturnes

Un conseil qui m’a été utile, arrêter de changer les couches la nuit après le premier mois. Les couches sont de moins en moins pleines la nuit, et à moins d’une fuite, c’est mieux de ne pas changer la couche dans la nuit, afin de ne pas trop le réveiller. Cela facilitera son endormissement après la tétée ou le biberon, ainsi que le vôtre !

Accepter les retours en arrière

Par moment, bébé semblera bien dormir, et ne se réveillera qu’une seule fois dans la nuit. Cela est très bon signe, mais il peut arriver que tout change, et qu’un peu plus tard, il se réveille à nouveau trois fois dans la nuit.

Ce n’est pas évident, mais ça arrive souvent. Donc, il ne faut pas toujours crier victoire trop tôt, et il faut surtout accepter qu’il y ait des retours en arrière. Rien n’est linéaire avec le sommeil des tout-petits (et des enfants en général), mais c’est ainsi.

Aussi, pour les mamans allaitantes, les pics de croissance sont des moments où le sommeil de bébé et le vôtre va être rudement mis à l’épreuve avec un réveil toutes les heures ou toutes les deux heures… C’est très dur par moment car on est vraiment épuisée à ce moment. Il faut ensuite quelques jours pour se remettre soi-même de cet épisode, ainsi que bébé reprenne un rythme « normal » voire amélioré.

Laisser le temps faire et faire confiance à son enfant

Après le pic de croissance de trois mois de mon bébé, les nuits ont été compliquées les jours suivants : il a décalé son heure de coucher et peinait à s’endormir. Mais, une semaine après, il a fini par reprendre un rythme plus normal avec un coucher plus tôt, et pour finir des nuits plus longues. Il continue toujours à se réveiller plusieurs fois par nuit pour manger, mais, on sent qu’il y a du mieux, et qu’il reste plus longtemps au lit.

Une pédiatre nous a mis un peu la pression en nous disant qu’il ne dormait pas assez, que ce n’était pas bien qu’il s’endorme au sein. On a tenté les fameux rituels du coucher, en supprimant la tétée pour s’endormir, mais cela a été un désastre : il a pleuré, j’ai pleuré, bref, ni l’un ni l’autre n’étions prêt à cela.

Au final, j’ai repris mes habitudes de tétées habituelles pour le coucher, et il s’est mis à mieux dormir. Alors bien sûr, il s’endort encore au sein, mais cela fonctionne bien et l’aide à se reposer. Je pense qu’on travaillera sur cet aspect là au moment du sevrage, mais en attendant, cela se passe bien, donc je vais laisser faire pour l’instant.

Et le cododo dans tout ça ?

Pas mal de gens sont contre le cododo, ou le cosleeping. Chacun son choix.

De notre côté, nous avons décidé de suivre les recommandations de l’OMS, et de laisser notre bébé dormir dans notre chambre jusqu’à ses 6 mois. C’est d’autant plus pratique que je l’allaite, et qu’il se réveille encore une fois.

Le berceau d’Hugo est le Next to me de Chicco qu’on utilisait avant en cododo, mais, ne pouvant pas bien le fixer au lit, nous avons décidé de le remettre en berceau afin d’éviter tout accident.

Et qu’en j’en ressens le besoin, notamment pendant les pics de croissance ou certaines siestes, je pratique le cosleeping en toute sécurité. Avant le papa dormait dans le canapé-lit pour qu’on ait tous de la place, et maintenant, nous arrivons à dormir tous les trois en sécurisant l’espace de notre fils. L’important est de pratiquer le cosleeping en toute sécurité en enlevant les couettes et coussins du lit, en plaçant bébé bien en sécurité au centre du lit pour qu’il ne se déplace pas, en le laissant dans sa gigoteuse, et bien sûr, le cosleeping est interdit en cas de prise de médicament, d’alcool etc. Si toutes les conditions de sécurité sont réunies, c’est vraiment génial de pouvoir le pratiquer : c’est un très beau moment à partager avec son bébé, et ça permet de se reposer davantage et de se rendormir plus vite !

Dormir sans larmes

Comme beaucoup de parents, je m’interrogeais sur le sommeil, ce qui était normal ou anormal pour un bébé, et j’ai fini par lire le livre Dormir sans larmes du Dr. Rosa Jové, qui me semblait (à juste titre) traiter le sujet avec bienveillance.

Elle y explique le sommeil chez les enfants de 0 à 6 ans, les réveils, les pathologies (rares en général) et les méfaits des techniques de laisser pleurer. De ce que j’ai retenu d’elle : avant 6 mois, pas d’inquiétude si bébé ne fait pas encore ses nuits, il faut lui laisser le temps de se créer ses repères, et de caler son rythme sur le nôtre. Elle donne ensuite une méthode douce à appliquer après les 6 mois pour les parents en manque de sommeil.

Elle explique aussi les bienfaits du cododo, de l’allaitement. J’ai beaucoup aimé ses positions qui sont finalement proches de ce que nous avons voulu appliquer pour notre bébé, à savoir beaucoup de bienveillance et de réconfort à l’égard de notre tout-petit.

J’espère que cet article pourra en aider certains. Courage pour cette période parfois compliquée, et surtout faites vous confiance, ainsi qu’à votre bébé qui réussira progressivement à « faire ses nuits ».