L’angoisse de la séparation chez bébé

C’est une période rencontrée chez de nombreux bébés, notamment à partir de 8-9 mois, et qui peut se poursuivre jusqu’aux 18 mois du bébé. Ici on n’y a pas coupé.

De notre côté, elle a commencé au 8ème mois révolu d’Hugo, début septembre. Il s’agissait dans le même temps du début de sa garde chez une assistante maternelle, ce qui a compliqué les choses pour notre fils, qui avait été gardé jusque là par moi et/ou par son papa.

Globalement, l’adaptation s’est bien très bien passée, la nounou d’Hugo s’est toujours très bien occupé d’Hugo, et il a tout de suite été ravi de pouvoir jouer avec deux autres enfants. Le seul point compliqué était celui des siestes. Hugo refusait de dormir seul, et sa nounou devait rester à ses côtés pour qu’il puisse se reposer, et ne pas réveiller les autres enfants qu’elle garde.

Chez nous également, il s’est mis à ne plus vouloir dormir seul dans son lit. En septembre, nous avons passé plusieurs nuits blanches. Il se réveillait toutes les heures en pleurs et devait être mis au sein pour être apaisé. Les nuits suivantes, mon compagnon et moi étions tellement HS que nous avons fini par le (re)mettre au lit entre nous deux, pour que nous puissions tous les trois dormir. Cela a duré environ une semaine.

Nous avons décidé à ce moment de prendre  RDV chez une spécialiste du sommeil pour début novembre (le temps d’attente est très long) pour pouvoir nous aider, et apaiser Hugo au moment du coucher et des siestes.

Par ailleurs, fin septembre, lorsque nous sommes rentrés à Reims chez nos parents, Hugo voulait seulement être dans mes bras et pleurait si quelqu’un d’autre le prenait au bras, même son papa.

Durant ce mois de septembre, Hugo a également eu des poussées dentaires, et est tombé malade (un rhume qui s’est un peu éternisé). Bref, un mois très difficile pour Hugo.
Mais pas que…

Une séparation également difficile pour la maman

Je ne pensais pas que la séparation serait aussi dure pour moi. J’ai beaucoup culpabilisé de faire garder Hugo, de reprendre le travail. J’ai été aussi très attristée de passer moins de temps avec lui, de manquer des moments importants. Si on avait pu se le permettre financièrement, j’aurais aimé pouvoir garder mon fils plus longtemps à la maison.

La reprise du travail m’a malgré tout fait du bien, d’autant plus que j’aime mon travail et je m’y épanouis. Mais honnêtement, si j’avais pu choisir sans contrainte financière entre reprendre le travail ou m’occuper de mon fils, j’aurais sans hésiter choisi la deuxième option.

J’ai donc profité de tous les moments où il me réclamait pour faire le plein de câlins. Les réveils nocturnes étaient parfois difficiles avec le rythme du travail, mais je prenais tous ces moments pour faire « le plein » de câlins.

Une embellie avec les vacances scolaires

Ces difficultés à se séparer et de sommeil ont duré jusqu’à la mi-octobre. Comme notre assistante maternelle ne travaille pas pendant les vacances scolaires, nous avons dû garder Hugo pendant ces deux semaines.

De mon côté, j’ai pu télétravailler en grande partie et poser quelques après-midi. Cela nous a permis de passer du temps tous ensemble. Et oh miracle ! il a commencé à beaucoup mieux dormir la nuit en faisant presque des nuits complètes avec seulement un réveil ou deux pour téter. Les siestes ont commencé à être également meilleures, même s’il fallait bercer Hugo dans les bras pour qu’il parvienne à trouver le sommeil.

A la rentrée, les nuits et siestes ont à nouveau été chamboulées. Hugo ne souhaitait plus dormir dans son lit seul. Lorsque nous le mettions avec nous dans le lit pour la nuit, il s’est mis à téter presque toutes les heures. Avec ses dents et la mauvaise position dans le lit, les tétées sont devenues assez désagréables pour moi. Son sommeil et le mien étaient donc très mauvais, toujours entrecoupés. J’étais angoissée à l’idée qu’il ne dorme pas assez, le sentait de plus en plus fatigué.

Bref, c’était à nouveau la cata.

Se faire accompagner

Le RDV avec la spécialiste du sommeil des enfants a eu lieu une semaine après cette reprise, nous l’attendions tellement.

Au début, nous étions un peu sceptique mais on nous l’avait chaudement recommandée. La spécialiste nous a interrogé pendant une bonne heure, et a mis le doigt sur la période difficile de séparation qu’Hugo et moi vivions tous les deux.

Elle a mis en place un protocole de coucher qui devrait nous permettre à terme de dormir tous mieux, le tout, dans la bienveillance, sans jugement. Elle n’a par exemple pas mis en cause mon allaitement (ce qui est rare).

Cela fait maintenant 6 jours que nous suivons ses recommandations, et le papa doit gérer seul le rituel du dodo et accompagner notre fils le temps qu’Hugo ne soit plus dépendant de la tétée pour s’endormir. La première nuit a été compliquée, mais le papa a pu tout seul apaiser Hugo sans que j’aie besoin de l’allaiter. Les nuits suivantes, Hugo ne s’est réveillé qu’une seule fois en fin de nuit, vers 4-5h. Il a même fait une nuit totale la 5ème nuit. C’est assez incroyable.

De mon côté, j’ai mal vécu les deux premières nuits et cette prise en main du coucher par mon chéri seul, j’étais un peu jalouse de ne plus pouvoir être autant présente pour mon fils à ce moment du coucher. Mais progressivement, j’en ai profité pour avancer à la maison, et profiter de vraies soirées détente, choses que je ne m’étais encore pas autorisé. Et force est de constater que le sommeil d’Hugo s’est amélioré.

Bref, pas facile cette période. Mais elle est importante, tant pour le bébé qui apprend qu’il est une personne à part entière, et qui commence à être plus autonome, tant pour la maman qui doit apprendre à lâcher prise, et à être moins omniprésente.

Courage pour cette période pas simple pour tous.