Il y a certaines choses que j’aurais aimé avoir su sur l’accouchement ainsi que la période postnatale. Dans ce blog, je vais tenter d’en parler ouvertement, sachant qu’il s’agit là de mon expérience personnelle, chaque femme et chaque accouchement étant différent.
A la recherche de signes…
Tout d’abord, pendant le 9ème mois, j’ai cherché chaque jour les signes d’un accouchement imminent, tellement j’avais hâte de rencontrer mon fils. J’avais beaucoup de contractions, parfois sur des périodes régulières, et suis donc allée quelques fois aux urgences de la maternité pensant que le jour-J était arrivé. On me répondait souvent « vous saurez lorsque ce sera le bon moment ». J’ai souvent pensé « ça y est, c’est le moment », mais non.
Et les sages-femmes avaient raison. On le sent vraiment, quand c’est le bon moment.
De mon côté, c’est arrivé dans la nuit du 28 au 29 décembre. J’avais été encore la veille à la maternité, car j’avais des contractions de plus en plus régulières, et parfois douloureuses. Le col était encore fermé, c’était une nouvelle fausse alerte.
Le début du travail ?
Donc, la nuit du 28 au 29 décembre, j’ai commencé à avoir des vraies contractions, vous savez, celles qui font vraiment mal. Cela a commencé à 2h du matin. Au début, c’était supportable, car elles n’étaient pas encore trop rapprochées. Au bout de deux heures, elles se sont vraiment régularisées, et j’ai réveillé mon amoureux pour lui dire qu’il fallait aller à la maternité. Après s’être habillés et après avoir bu une petite Ricoré, on s’est mis en route. On a dû arriver à la maternité vers 5h30. On m’a rapidement examinée et mis sous monitoring 30 minutes. Mon col était ouvert à 2 cm seulement malgré les contractions et j’étais apparemment encore un peu trop souriante (bah oui, même si j’avais très mal, j’avais hâte de voir mon bébé) pour que ce soit considéré comme de vraies contractions de travail. On m’a mis en salle d’accouchement pour prendre un bain d’une heure, afin de voir si les contractions se calmaient. Une heure après, j’avais toujours aussi mal, mais mon col était encore fermé à 2 cm. On m’a demandé de marcher une heure, et de prendre les escaliers. Nous voilà donc à déambuler sur le parking de la maternité et dans les escaliers, mais au bout de 40 minutes, je reviens car j’ai vraiment trop mal. Sauf que… le col était encore ouvert à 2 cm. Je suppliais l’équipe d’avoir ma péridurale, sauf que ces contractions étaient considérées comme du « faux travail« . On m’a donc dit de rentrer chez moi, que bébé ne devrait plus trop tarder, mais qu’ils ne pouvaient rien pour moi pour l’instant… Sauf que j’avais toujours tellement mal. A ce moment, je me suis dit que je n’allais pas y arriver, j’ai eu tellement mal que j’avais oublié que cela me rapprochait de mon fils. J’étais à ce moment dépitée et découragée…
Demi-tour !
On commençait tout juste à sortir de la maternité, quand là, j’ai eu une petite fuite. Je ne savais pas si c’était une fuite urinaire ou la fissure de la poche des eaux. Dans le doute, on a fait demi-tour (on était devant la porte d’entrée !). En montant les étages, nouvelle fuite.
Arrivée aux urgences, on me demande ce que je fais encore là. Je leur réponds donc que je pense commencer à perdre les eaux. Les contractions, elles, se poursuivent, et sont toujours très douloureuses, et de plus en plus rapprochées. Entre temps, plusieurs personnes étaient arrivées, donc on a dû attendre une demi-heure avant d’être pris en charge. Durant cette demi-heure, j’ai totalement perdu les eaux sur le fauteuil…. J’étais tellement désolée, mais on m’a répondu « Ne vous en faites pas, ça arrive tout le temps ! ».
Je suis enfin prise en charge, le liquide amniotique continue à se déverser, et celui-ci est coloré. La sage-femme me dit que le col est toujours à 2 cm, mais qu’il y a du méconium, c’est-à-dire que bébé a fait ses premières selles dans le liquide amniotique. Comme il y a dans ce cas là un risque infectieux, j’ai eu droit à la péridurale malgré le fait que le col était encore à 2 cm.
Vive la péridurale !
Le temps d’aller dans la salle d’accouchement et de s’installer, il devait être 11h30. Pendant ce temps, les contractions continuent de s’intensifier, et font toujours un mal de chien. La sage-femme qui suit mon accouchement me fait faire des exercices de respiration, mais j’ai l’impression que ça ne me soulage pas, j’ai tellement mal. Arrive enfin l’anesthésiste que j’attendais désespérément. Je ne sens même pas la piqure tellement je suis focalisée sur mes contractions qui sont si douloureuses. Et au bout d’un petit moment (une vingtaine de minutes), miracle, je ne ressens plus la douleur ! Quelle belle invention la péridurale. J’admire tellement les mamans qui ont souhaité ou qui ont dû accoucher sans péridurale car c’est tellement douloureux. Je ne sais pas si j’aurais pu tenir encore avec cette douleur.
Une fois la péridurale posée (j’avais une petite manette qui me permettait de réinjecter du produit anesthésiant quand la douleur commençait à réapparaître), mon accouchement a pris une toute autre tournure. J’étais soulagée, presque zen, et ai pu profiter pleinement de mon accouchement. J’étais très fatiguée, et ai fait une micro-sieste. Mon col s’est rapidement ouvert ensuite car à 17h30, j’étais ouverte à 10 cm. A ce moment, j’ai dû arrêter de réalimenter la péridurale afin de sentir à nouveau les contractions, en vue de l’accouchement. On m’a administré de l’ocytocine afin d’accélérer le travail en raison du risque infectieux lié au méconium et car j’avais fait une poussée de fièvre pendant l’ouverture du col.
On pousse
A 19h, on commençait les poussées. Il fallait inspirer lorsque je sentais arriver la contraction, puis maintenir la respiration en poussant très fort. Mon chéri m’aidait en poussant mon dos lors des poussées. Pour être honnête, je ne sentais presque pas les contractions, mais j’avais une douleur au niveau du bassin, correspondant à la tête de mon bébé. Par contre, j’avais très envie de pousser par moment, donc j’ai suivi mon instinct, et les conseils des sage-femmes et de l’interne. A 19h30, bébé n’était pas encore là, mais on pouvait sentir sa tête. Normalement, après 30 minutes de poussée, il faut recourir aux forceps ou à la ventouse. Comme le rythme cardiaque de bébé était régulier, et qu’il était vraiment tout près de la sortie, on m’a demandé si j’étais prête à pousser encore, car il aurait été dommage de recourir aux instruments alors que bébé est si proche de l’arrivée. J’ai donc continué les poussées, sous les encouragements de l’équipe médicale. C’était assez drôle, on se serait crû dans un stade sous les ovations du public ! J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur cette équipe qui a été juste parfaite, très à l’écoute et tellement rassurante à chaque instant.
♥️ Bienvenue mon amour ♥️
Après encore 38 minutes de poussées supplémentaires qui se sont bien passées, mon petit Hugo est enfin arrivé, en silence. On me l’a présenté très rapidement, puis il a été emmené dans une autre salle. L’équipe médicale l’avait mis sous assistance respiratoire comme le travail avait été assez long, et qu’il n’avait pas pleuré à la naissance. Le papa a pu le voir (j’avoue avoir été très jalouse de ne pas pouvoir le suivre aussi et voir mon fils), et pendant ce temps j’ai dû expulser le placenta et l’interne a recousu mes deux déchirures vaginales. J’étais très inquiète, frustrée de ne pas avoir pu profiter des premiers instants avec lui, de ne pas avoir pu faire le peau-à-peau à sa naissance ainsi que la tétée d’accueil, et en même j’étais temps tellement épuisée et complètement à la ramasse. Au bout d’une heure environ, on m’a enfin amené Hugo et j’ai enfin pu faire du peau-à-peau avec lui, toujours dans le gaz mais tellement heureuse de le retrouver, de prendre le temps de le regarder ! Il était déjà si beau !
Cette séparation, qui était nécessaire pour bébé, et même si elle n’a duré qu’une heure, a été difficile pour moi et a contribué au fait que je me suis sentie maman seulement plus tard. A la maternité, j’avais le sentiment d’être comme un robot, en mode pilote automatique, car entre la fatigue, les examens médicaux toutes les deux heures que bébé et/ou moi avons eu de jour comme de nuit, les visites, nous n’avons pas vraiment pu nous retrouver juste tous les deux ou tous les trois. C’est vraiment en rentrant à la maison que je me suis sentie maman. Je ne m’attendais pas à cela et ai beaucoup culpabilisé au départ. En en parlant à d’autres copines mamans, je me suis rendue compte que cela était très courant. Là encore, c’est quelque chose que j’aurais aimé avoir su avant l’accouchement.
Après le premier peau-à-peau, le papa a pu habiller Hugo, et moi j’étais encore sur la table de travail. Après avoir vidé ma vessie par sonde (j’étais encore anesthésiée), on nous a proposé de monter dans la chambre. Au moment de se lever, j’ai fait un petit malaise vagal. Il m’a fallu un petit temps avant de pouvoir me lever, puis de remarcher. J’ai été escortée par un brancardier en fauteuil jusqu’à la chambre, et il m’a aidée à me repositionner sur mes jambes ainsi qu’à m’installer dans le lit. Le papa a amené Hugo et est resté avec moi car la chambre disposait d’un lit accompagnant. Après un petit repas, nous avons pu nous reposer quelques heures tous les trois.
Cette journée exceptionnelle se terminait. Mis à part la première partie très douloureuse, mon accouchement s’est très bien passé une fois la péridurale posée, grâce à une équipe médicale géniale. J’ai aussi pu compter sur le soutien de mon compagnon qui a été parfait durant cette journée intense à l’issue de laquelle nous avons rencontré notre fils, l’amour de notre vie 🥰.
La suite lors d’un prochain article sur le séjour à la maternité !
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